Combien d’espace les voitures, les TP, les vélos et les piétons utilisent-ils? Cette question est de plus en plus importante pour la planification et la politique, notamment dans les zones urbaines denses. En collaboration avec Lajo AG, INFRAS a développé une nouvelle méthode d’estimation de la consommation d’espace liée aux personnes, différenciée selon les moyens de transport.
La planification des transports et de l’espace et la politique ont besoin de données sur les besoins en surface et l’efficience spatiale des transports. Concrètement: quel mode de transport nécessite combien d’espace et comment cet espace est-il utilisé?
La difficulté réside dans le fait qu’il manque jusqu’à présent une méthodologie établie pour pouvoir estimer la consommation d’espace, en particulier dans les situations de trafic mixte. Un travail de recherche mené par INFRAS et Lajo AG à la demande du groupe de travail Planification et technique des transports de la SVI aborde ce sujet: ce travail a permis de développer une méthode d’estimation de la consommation d’espace par les transports de personnes par la route (y compris les déplacements à pied).
Étapes de calcul à plusieurs niveaux pour les besoins en surface par personne
La méthodologie est basée sur une approche de bas en haut différenciée, complétée par des possibilités offertes par des diagrammes fondamentaux macroscopiques (DFM). De nombreux paramètres et leurs dépendances sont pris en compte (flux de trafic, dimensions des véhicules, distances, etc.). En outre, la méthode fait la distinction entre le trafic à l’arrêt et le trafic fluide. Le paramètre qui en résulte est la consommation d’espace par personne.
Les liens complexes de la consommation d’espace
Il s’est avéré que les liens entre la consommation d’espace sont très complexes. Cela concerne non seulement les rapports entre le trafic fluide et le trafic à l’arrêt (p. ex. perturbation du flux de circulation par des manœuvres de stationnement), mais aussi et surtout l’influence réciproque des moyens de transport dans le trafic mixte ou la question fondamentale de savoir quelles surfaces sont prises en compte (mot-clé: surfaces «inhérentes» telles que l’entretien et les services).
L’efficacité dépend de l’occupation et du taux d’utilisation
La méthodologie a été testée à l’aide d’études de cas dans différentes situations de circulation. Le travail de recherche a également permis d’en tirer des enseignements sur le fond: d’une part, il a confirmé des tendances de fond, comme le fait que les transports publics et le trafic cycliste sont plus efficaces en matière de surface que le transport individuel motorisé (TIM). D’autre part, il s’est avéré que l’efficacité dépendait fortement de l’occupation et de la consommation d’espace: une piste cyclable est-elle par exemple séparée, ou existe-t-il des voies mixtes pour les bus et les vélos? Dans ce dernier cas, l’efficacité de la surface des deux modes de transport augmente.
De nombreuses possibilités d’application pour une approche différenciée
Il est encore trop tôt pour utiliser la méthodologie de manière standardisée dans la pratique de la planification: elle doit être développée davantage. De nombreux champs d’application se dessinent toutefois. La méthodologie fonctionne de manière modulaire et peut être appliquée à des situations de trafic, des types d’espace et des moments très variés. Les situations de trafic mixte, notamment, peuvent ainsi être analysées de manière plus réaliste qu’avec les approches top-down très simplificatrices utilisées jusqu’à présent.
Informations complémentaires
- Rapport final (en allemand)
- Résumé
Autres projets d’INFRAS sur ce thème (en allemand)